Construction de la fourmilière
Elle comprendra des loges circulaires reliées
par des galeries, avec 4 entrées/sorties auxquelles seront reliées
des boîtes destinées au stockage de la nourriture, aux apprentissages
ethologiques, et à différents systèmes écologiques.
Sur une plaque de verre (sous-verre de 50 x 35 cm) on
dispose des couvercles de bocaux à confiture, relativement épais,
qui serviront de loge. Ils sont reliés par des morceaux de règles
carrées qui formeront les galeries. Les couvercles sont maintenus
en place par une petite pastille de patte à modeler insérée
sous la face inférieure. Les morceaux de règle sont rendus
solidaires des couvercles par de petits morceaux de patte à modeler.
On installe les 4 morceaux de tubes qui formeront les entrées et
sorties du système. Ces tubes sont disposés de telle manière
qu'ils ne touchent pas la vitre. Les bords de la vitre sont entourés
par des règles plates, solidarisées par des morceaux de ruban
adhésif.
Du plâtre de Paris, bien liquide, est versé lentement sur les couvercles, pour éviter que les réglettes ne soient déplacées. Il est important de prendre du plâtre de Paris, car il ne contient pas d'autres additifs chimiques très souvent nocifs aux fourmis. Avec une règle on égalisera avec soin le plâtre encore liquide, de façon que la fourmilièren une fois retournée et démoulée soit bien stable.
Une bonne journée est nécessaire pour que
le plâtre sèche bien. Le démoulage demande de l'attention
afin de garder bien nets les bords des cellules et des galeries. On enlèvera
les éléments avec de fines pincettes et de la patience.....
Le plâtre sèche très lentement. Il
faut compter 3 semaines à un mois pour qu'il ne soit plus humide
et que l'on puisse installer les fourmis. On peut réduire cette
attente à 15 jours en exposant la fourmilière aux rayons
du soleil qui traversent les fenêtres fermées de votre voiture.....Mais
cela ne plaît pas forcément à tout le monde......Pendant
la période de séchage, on évitera une exposition directe
aux rayons du soleil pour éviter que le plâtre ne se fende.
Gestion de la fourmilière
La fourmilière en plâtre est certainement
le meilleur outil d'observation des fourmis. Cependant, ne vivant pas dans
un substrat de bois et de terreau, elles peuvent ne pas supporter ce monde
artificiel. A l'île de La Réunion, où j'ai élevé
la Camponotus maculatus, pendant 10 ans, j'ai été
confronté à ce problème dès le départ.
Les fourmis stressées se regroupent, alors, autour
de la reine et demeurent ainsi immobiles pendant des jours entiers. Mais
petit à petit, elles s'habituent à cet environnement, dans
la mesure où leur fourmilière artificielle est installée
dans la pénombre et dans un lieu assez silencieux.
En effet, cette espèce de Camponotus est
hypersensible à la lumière et aux vibrations sonores (cris
des enfants, coups portés avec les pieds et les mains aux stuctures
de présentation).
Un filtre de couleur rouge, permet à la fois de
bonnes observations et un confort écologique pour les habitants
de la fourmilière. Cependant, le stress réapparaît
avec un flux de lumière plus important, quelle que soit la couleur
du filtre. Les couleurs rouge et bleue semblent les plus adéquates.
Elles sont plus sensibles aux couleurs verte, orange puis jaune.
Par contre la Camponotus ligniperda de métropole
est nettement plus facile à élever. Elle aime à se
promener dans les galeries et dans les nourrisseurs quand la lumière
du soleil est présente.
Petit à petit elles marquent les cellules avec
des odeurs particulières correspondant à des fonctions précises.
Une loge sera dédiée aux reines (fourmis polygines), une
autre comme salle de repos, une autre servira de cimetière. Mais
souvent les fonctions des cellules sont changées pour des raisons
inconnues.
La nourriture acqueuse sera disposée dans des
boîtes extérieures reliées à la fourmilière
centrale par les tubes en plastique. Il est nécessaire de nettoyer
et renouveler la nourriture quotidiennement. Les fourmis ne supportent
pas les odeurs liées à la putréfaction.