~ Quelques araignées de La Réunion ~

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Mis à part le traité de Vinson de 1870, il n'y a eu depuis aucune révision des Arachnides de La Réunion. M. Ledoux, grand spécialiste français des Arachnides, a dénombré plus de 400 espèces différentes lors de son séjour dans l'île. Le plus souvent, elles ne dépassent pas 1 cm. de diamètre. Les quelques espèces évoquées ici font partie de celles que l'on rencontre le plus souvent chez soi ou dans la nature.

Les Araignées chasseuses à l'affût
- Heteropoda venatoria ou "babouk"
Que l'on soit à la ville ou à la campagne, on a souvent la mauvaise surprise de se trouver nez à nez avec une "Babouk", le soir en rentrant à la case, bien étalée sur le mur. La savate qui est lancée d'un geste rageur, souvent empli d'effroi, permet à l'animal d'avoir bien souvent la vie sauve. En effet, le système nerveux des araignées et leur acuité visuelle lui permettent d'avoir des réactions bien plus rapides que les nôtres. Cette espèce est une grande prédatrice de la Blatte Periplaneta americana
- Sparassus lamarckii
Cette Sparassidae est certainement l'espèce la plus grande et la plus agressive que l'on puisse trouver à La Réunion. Elle est commune sous les écorces des Eucalyptus de la Forêt de l'Etang Salé et, heureusement, rare dans l'environnement humain.
- Plexippus paykulli ou "Gobe mouche"
Elle est aussi populaire que la "Babouk", mais elle n'inspire aucune crainte compte tenu de sa très petite taille (quelques millimètres de diamètre). Elle est très agile et très vive et saute sur les mouches qui courent sur les murs ou le sol. Elle possède deux énormes ocelles qui les font ressembler à des hublots.
- Smeringopus elongatus
Elle est très commune dans les habitations, courant le long des murs sur ses très longues pattes effilées. C'est une Pholcidae, bien reconnaissable à son corps très petit et massif et ses grandes pattes. Elle semble à la fois chasser à l'affût et tisser un embryon de toile.
- Oxyopes, Pardosa, Chiracanthium, Heliophanus
Voilà un ensemble de genres dont les espèces de petite taille, vivent sur les graminées des prairies à l'affut de très petits insectes (Cicadèles, larves de sauterlles et de grillons). Elles ont un rôle très important dans les réseaux trophiques de l'écosystème de la prairie. Elles sont très nombreuses à être capturées lors de "fauchage" avec un filet à papillon de petite taille.
 

Heteropoda venatoria
Sparassus lamarckii
Oxyopes sp
Smeringopus elongatus
Plexippus paykulli
Pardosa sp

Les Araignées tisseuses de toile
- Nephila nigra et Nephila inaurata ou "Bibe"
Ce sont les espèces les plus communes et les plus grandes. Les femelles forment d'immenses toiles entre les arbres jusqu'à 1000 mètres d'altitude et plus. Les mâles sont très petits (une dizaine de millimètres) et se tiennent en bordure de toile. Etrangement, on observe au voisinage de l'énorme Nephila femelle, de petites araignées rouges qui ne semblent absolument pas être inquiétées par la présence de la Nephila. Certains parlent de commensalisme.
La Nephila nigra, dont l'abdomen est noir, a été décrite de l'île Maurice, tandis que la Nephila inaura, dont la partie dorsale de l'abdomen est d'un jaune soufré, a été décrite de l'île de La Réunion. Pour le moment, on ne sait pas si ce sont des espèces distinctes ou des variations d'une espèce commune.
- Argiope trifasciata
Cette araignée de taille modeste rappelle un peu l'Epeire de métropole. Elle est relativement commune dans les champs de Graminées, et en particulier à l'Etang de St Paul, avant 1996.
- Arachnura scorpionoides
Cette étrange araignée d'un jaune soufrée, dont les pattes au repos la font ressembler à une main, est très rare. Le spécimen présenté ici a été photographié au Conservatoire Botanique National de Mascarin de St Leu.
- Cirtophora citricola
La toile de cette araignée est très volumineuse et souvent englobe un petit buisson entier. Bien reconnaissable à sa livrée noire tachée de blanc, cette araignée vit surtout en forêt humide, où elle est commune. On observe souvent un chapelet de cocons blanc verdâtre accrochés à la toile, et aussi quelques feuilles séchées sous laquelle l'araignée se cache.
- Nephilengis borbonica
C'est une araignée typique de la forêt humide. Sa toile ressemble à une échelle tendue verticalement, qui suit le tronc de l'arbre sur lequel l'araignée se cache dans un godet de soie. Cette espèce est très vive, ramassée sur elle-même, avec un énorme abdomen globuleux d'un rouge violacé. Quand elle se sent en danger, elle quitte brusquement son abri et se laisse tomber au sol le long d'un fil de soie protecteur.
- Tetragnatha
Les espèces du genre Tetragnatha tissent leurs toiles au-dessus de l'eau, entre deux cailloux. Elles recueillent ainsi, dans leurs pièges, de nombreux moustiques et moucherons. On ne les rencontre que dans les torrents et au bord des rivières animées. Elles sont affublées de chélicères très longs et spectaculaires, sur lesquels sont implantés des crochets acérés. Au repos, elles ont leurs pattes ramassées vers l'avant, en équilibre sur quelques rayons de la toile. Elles sont alors peu visibles.
 

Nephila inaurata
Nephila nigra
Argiope trifasciata
Arachnura scorpionoides
Cirtophora citricola
Tetragnatha sp

Les Araignées cavernicoles
Ces dernières années, 4 nouvelles espèces, aveugles et dépigmentées, ont été trouvées dans les boyaux de laves de la grotte de La Saline les Bains et dans la Grotte de la Tortue de Plateau Cailloux. Parmi ces nova species, la plus petite, une Pholcidaea, été dédiée par J.C. Ledoux, spécialiste des araignées, à Jacques Rivière Président de la Société d'Etudes Scientifiques des Cavernes de La Réunion, et l'autre, Trogloctenus briali , à Pierre Brial, membre de cette association.
 
 

Nova species cavernicole 
Nouvelle Pholcidae cavernicole 

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