Anatomie
Le corps des araignées est divisé en deux
parties seulement. Le "Céphalothorax" qui est la fusion de la tête
et du thorax et l'abdomen qui est d'une seule pièce. Les grandes
différences avec les autres Arthropodes résident en l'absence
d'ailes, d'yeux composés et d'antennes, et en la présence
de 2 à 8 ocelles, de 4 paires de pattes articulées, de 1
à 2 paires de poumons, de glandes productrices de soie, et l'originalité
de l'abdomen formé d'une seule pièce.
Le Céphalothorax La tête et le thorax sont soudés pour former le Céphalothorax. Il porte 8 petits yeux, le plus souvent, mais certaines araignées en ont 6, 4 ou 2. Ils sont simples et pourvus d'une rétine très sensible à la lumière. A l'avant, deux "chélicères" portent chacun un crochet venimeux. Toutes les araignées ont 4 paires de pattes articulées, dont les extrémités sont très sensibles aux vibrations du sol. De nombreux poils sensitifs donnent des indications sur le milieu environnant. De part et d'autre des chélicères, deux petits digitus formés de 3 segments articulés et tactiles sont le siège du goût, et de la préhension. Chez le mâle, ils sont transformés en cuillères spermatiques servant à la copulation. L'Abdomen
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Chélicères et crochets
d'après "Les Animaux, les élevages" Guide du Maître, Bordas, 1975 |
d'après "Les Animaux, les élevages" Guide du Maître, Bordas, 1975 |
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d'après M. Oria, Biologie 5ème, Hatier 1969 |
Biologie
Régime alimentaire Toutes les araignées sont de redoutables prédatrices des insectes. Avec leurs crochets elles injectent un poison mortel qui tue très rapidement la victime. Elles se servent ensuite de leur salive, qui est très corrosive, pour liquéfier l'ensemble des organes internes. Elles approchent alors la proie près de leur minuscule bouche et en aspirent le contenu en comprimant leur corps avec leurs puissants chélicères, comme on presserait une éponge pour en extraire l'eau. |
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Reproduction
Les sexes sont différenciés. Il existe des différences notables entre la femelle et le mâle. La plupart du temps la femelle est énorme par rapport au mâle et ses pédipalpes sont effilés. Chez le mâle, ils sont épaissis et sont transformés en organe copulateur sous la forme d'une sorte de cuillère servant à recueillir sa semence. Après avoir signalé à la femelle, par différentes mimiques, son désir de la féconder et avoir reçu une réponse positive, le mâle recueille son sperme avec ses pédipalpes et va le déposer dans l'orifice génital de la femelle. Il arrive qu'il fasse les frais de l'humeur carnassière de la femelle. |
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Quelque temps après, la femelle tisse un cocon dans lequel elle pond ses oeufs. Il est différent selon les espèces. Il faudra plusieurs semaines avant que les jeunes araignées ne s'en échappent et commencent leur vie. Pendant les premières semaines qui suivent la naissance, les petites araignées vivent ensemblent et se nourrissent du contenu du sac vitellin qu'elles ont à l'intérieur du corps. Après cette période, elles se séparent les unes des autres, pour éviter de se faire dévorer, et commencent à tisser leur toile individuellement.
Moeurs des araignées
Les Araignées se divisent en deux catégories
:
1- Les chasseuses à l'affût
2- Les tisseuses de toile
Les araignées chasseuses
à l'affût
Ce sont des araignées qui ne tissent pas de toile. Elles vivent à même le sol, dans les troncs d'arbre, sous les pierres et les écorces, et dans les fleurs. Elles ont une très bonne vue rapprochée et attendent avec patience qu'une victime passe à leur portée. Outre l'aide apportée par leurs ocelles, elles perçoivent les odeurs, les vibrations et les déplacements d'air occasionnés par la venue d'une proie. Elles lui sautent dessus, enfoncent leurs crochets et, en attendant que le venin fasse effet, elles la tiennent fermement avec leurs pédipalpes. Les célèbres Mygales, creusent un terrier tapissé de soie et le ferment par un couvercle monté sur une charnière. Bien cachée dans son trou, le couvercle légèrement soulevé, l'araignée attend. Ses réactions sont alors fulgurantes, la victime n'a aucune chance de s'échapper. Elle est ramenée au logis et dévorée immédiatement. |
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Construction de la toile
La construction de la toile est complexe et obéit
à une suite d'étapes bien définies.
Phase 1 : Elaboration du cadre
Tout d'abord, l'araignée produit un fil de soie
gluante d'une finesse telle qu'il est emporté par le moindre courant
d'air, jusqu'à la rencontre un support quelconque où il se
fixe. Malgré sa petitesse il est suffisamment résistant pour
supporter le poids de l'araignée. Elle le parcours et l'enveloppe
d'autres brins plus résistants jusqu'à former une sorte de
câble très solide fait de soie rêche et sèche.
L'araignée va ainsi placer un ensemble de fils qui formeront le
cadre très solide de sa future toile.
Phase 2 : Construction des rayons
En parcourant le cadre, l'araignée dispose d'une
façon diamétralement opposée une succession de fils
de soie sèche qui passent tous par un seul point. Ce point de convergence
est typique de la famille à laquelle appartient l'espèce.
Pour le genre
Nephila, ce point est situé au 3/4 supérieur
de la toile.
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Phase 3 : Mise en place du piège
Enfin, elle dessine un colimaçon de soie gluante
qui est solidaire des rayons. Cependant la zone centrale est remplacée
par de la soie sèche et sert de lieu d'habitation pour l'araignée.
Fonctionnement du piège
Placée dans des zones de courant d'air, la toile
fera barrière au passage des insectes qui profitent des courants
aériens pour faciliter leurs déplacements. C'est ainsi qu'elle
attrapera mouches, guêpes, abeilles, gros moustiques et papillons.
Les victimes se collent aux fils de soie gluante et leurs efforts pour
se libérer vont vibrer la toile. Ces vibrations sont détectées
par les patttes de l'araignée. Elles la renseigne sur la nature
de la victime et sa grosseur. Si elle juge la capture intéressante,
elle accourt, faisant bien attention de mettre ses pattes griffues sur
les fils de soie sèche constituant les rayons et non pas sur les
fils englués. Elle tue sa victime avec le venin de ses crochets,
puis l'enrobe de soie et la transporte au centre de sa toile pour la dévorer.
Puis par l'intermédiaire de ses crochets elle lui injecte de la
salive corrosive qui liquéfie les tissus afin d'être
aspirés par sa minuscule bouche. Pour cela elle comprime la victime
avec ses mâchoires latérales afin de faire s'exprimer le jus
nutritif et l'aspirer. Après plusieurs heures de ce repas laborieux
elle se débarrasse des reliefs de son repas en les laissant tomber
au sol où en les disposant au-dessus de sa toile en un long chapelet
de trophées de chasse.
Ce scénario est valable pour la Nephila
et bon nombre
d'Argiope et d'Epeire. Pour les espèces
d'autres genres, il sera différent. Cependant il reposera toujours
sur le principe de fils gluants et de la transmission de vibrations engendrées
par les victimes piégées. A signaler que les araignées
font la distinction entre une feuille tombée sur la toile et une
nouvelle victime.
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Les Araignées à La Réunion |
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