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La Réunion est aux prises avec une épidémie virale dont le vecteur (ou le transporteur) est le moustique Aedes albopictus. Ce moustique est extrêmement commun dans toute l'île et très résistant. Il n'est donc pas possible de l'éradiquer. Vous le connaissez bien, il est annelé de noir et de blanc et pique surtout le soir au coucher du soleil.
Moustique Aedes albopictus femelle
vecteur du virus Chikungunya
Compte tenu des problèmes sanitaires soulevés,
les autorités ont mis en place un vaste plan de lutte chimique pour
tenter de limiter les populations larvaires et adultes de cet insecte.
Mais ceci a eu de graves conséquences sur la faune
des invertébrés et des vertébrés. On relate
la mort de nombreux oiseaux, de caméléons, de poissons et
de crevettes dans les rivières. Des papillons, dont certains sont
protégés par arrêté ministériel, ont
disparu des jardins créoles et des zones anthropisées.
L'endémisme animal, important chez certains groupes,
qui constitue l'originalité de l'île, a été
sérieusement affecté par ces mesures radicales, mais nécessaires,
compte tenu de la gravité de la situation.
Il faut souligner que les chaînes alimentaires,
qui vont des végétariens aux carnassiers, ont été
rompues, créant ainsi un déséquilibre profond au sein
des milieux naturels.
Aussi pour limiter les conséquences
de la lutte chimique, chacun peut lutter contre la prolifération
des moustiques en employant des moyens simples, certes modestes, mais efficaces
:
- Populations larvaires
1/ Eliminer les flaques d'eau
Les larves de moustiques vivent dans l'eau. Dans votre
jardin, sur votre balcon, éliminez toutes les flaques d'eau stagnante
dans les coupelles, les canivaux. N'arrosez que le pied de vos plantes,
pas le feuillage ni les fleurs, car certaines plantes ont de petites cavités
où l'eau s'accumule. Les femelles moustiques les repèrent
vite pour pondre leurs oeufs.
2/Des traitements radicaux avec des moyens simples
Dans les coupelles de vos plantes, mettez quelques gouttes
de liquide pour laver la vaisselle, ou quelques gouttes d'huile (biologique,
minérale, huiles essentielles), pour empêcher les larves de
venir respirer à la surface de l'eau. Vos plantes ne souffriront
pas et les larves mourront !.
3/ Privilégiez les insectivores
Dans vos bassins, favorisez la présence de grenouilles,
poissons et insectes aquatiques carnassiers (larves de Libellules, de Coléoptères,
Punaises aquatiques).
- Populations adultes
1/ Ce ne sont que les femelles qui piquent.
Elles ont besoin de se nourrir du sang des animaux à
sang chaud et de celui des hommes pour pouvoir pondre leurs oeufs. Elles
se repèrent surtout en détectant le gaz carbonique émis
par ses futures victimes lors de la respiration. D'autres facteurs entrent
en jeux : la chaleur du corps et nos odeurs, la lumière de nos habitations
(dans une moindre mesure). Elles ont horreur du vent, de la fumée
et des odeurs fortes de certaines plantes (huiles essentielles, citronnelle).
2/ Pour ne pas se faire piquer
Eviter les insecticides, dans la mesure du possible.
Ils sont nocifs à votre santé et détruisent de très
nombreux insectes nécessaires à l'équilibre de nos
écosystèmes et à la diversité biologique.
Employez des tortillons fumigènes, mettez en marche
les ventilateurs ou les climatiseurs, mettez des moustiquaires à
vos fenêtres et sur votre lit, couvrez-vous bras et jambes avec des
vêtements légers et enfin employez des aérosols de
proximité en vaporisant bras et jambes.
3/ Dans votre jardin et dans votre habitation
Laissez les toiles d'araignées intactes, ne tuez
pas les geckos, ni les caméléons et les "l'endormis", car
ils consomment une grande quantité de petits insectes, dont les
moustiques.
On trouvera ci-dessous quelques articles de presse concernant ce sujet :
Journal de l'île de La Réunion
- Comment se protéger contre les moustiques
- Etat de la question
- La toxicité des produits de lutte
Le Monde
- La fièvre chikungunya n’est plus une affection
bénigne
- Lutte accrue contre l'épidémie
du chikungunya à la Réunion