~ Distribution altitudinale des Hétérocères ~
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On dénombre actuellement 567 taxa d'Hétérocères (papillons de nuit), répartis en 28 familles, comprenant 219 espèces endémiques, dont 22 sont communes aux trois îles de l'archipel des Mascareignes, soit un taux d'endémisme total de 42 %.
L'étude de la distribution altitudinale s'est faite sur plus de 11.000 spécimens capturés et/ou observés, selon des intervalles d'altitude de 250 m., sauf dans la bande des 0-250 m (intervalles de 125 m.).


Tableau de synthèse sur la répartition altitudinale des Hétérocères

Les remarques essentielles portent sur :
1- la répartition altitudinale des taxa en fonction de l'altitude (biodiversité).
2- la répartition altitudinale des endémiques en fonction du nombre total de taxa.
3- la répartition altitudinale des endémiques en fonction du nombre total d'espèces endémiques.

1- Répartition altitudinale des taxa en fonction de l'altitude (biodiversité).
La répartition altitudinale des espèces présente des pics de biodiversité tout à fait remarquables, tout particulièrement en basse altitude dans la zone des 0-125 mètres et un maximum d'intensité vers 750 mètres. Puis elle diminue en vagues successives avec des pics à 1.250 m. et à 1.750 m. Avec le changement de végétation (passage à des formations éricoïdes d'altitude), la biodiversité chute vers 2.000 m. pour atteindre des niveaux très bas à partir de 2.500 m, et le commencement de l'univers minéral.
Les taxa à vaste répartition géographique sont assez présents jusque vers 1.800 mètres, ce qui indique l’invasion des milieux naturels par des essences végétales exotiques.

Histogramme 2

2- Répartition altitudinale des endémiques en fonction du nombre total de taxa.
Sur le même histogramme, on remarque que la biodiversité des espèces endémiques suit une courbe différente, avec des pics de biodiversité des espèces endémiques qui se situent entre 750 m. et 1.750 m. Cela correspond globalement aux forêts mésothermes hygrophiles de moyenne et de haute altitude. Puis la biodiversité des endémiques s'effondre dès 2.000 m.

3- Répartition altitudinale des endémiques en fonction de la totalité des espèces endémiques
L'histogramme ci-après met en valeur la montée en puissance de l'endémisme d'une manière constante avec un pic important vers 2.500 m. et une chute au-delà. On se rend compte que l'endémisme est lié à la nature même de la végétation.

Histogramme 2

Conclusions
1 - La biodiversité des espèces est importante en basse altitude, malgré une végétation très dégradée.
Après une chute inexpliquée vers 250 mètres, elle est à nouveau importante dès 750 mètres et décroît régulièrement jusqu'à la fin de la présence de la forêt primaire humide d'altitude.

2 - La biodiversité des espèces endémiques reste assez constante entre 750 et 1.750 m., pour décroître rapidement après.
Par contre, à partir de 2.000 m. ce sont essentiellement des espèces endémiques spécialisées dans la vie en altitude qui peuplent les contrées à Ericacées.
Cependant on y rencontre des espèces migratrices à vaste répartition géographique.

3 - On constate que la présence des espèces endémiques est liée à la présence d'une végétation indigène et/ou endémique, et que les espèces ravageuses et à vaste répartition géographique sont liées à une végétation dégradée et exotique.

4- On remarque que les Hétérocères sont des indicateurs biologiques des milieux.
A végétation exotique, papillons de nuit exotiques, dans la plupart des cas (parfois adaptation des chenilles à des plantes de substitution).
A végétation indigène et/ou endémique, papillons de nuit endémiques et/ou indigènes.

5- On trouvera ci-après 3 cartes de La Réunion sur lesquelles sont représentées les zones de biodiversité et les zones d'endémisme des Hétérocères en fonction de l'altitude.

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