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~ SANTÉ ~

Quid de la toxicité des produits ?

La ville de Sainte-Suzanne a lancé hier une opération de lutte contre les moustiques dans toutes les écoles et les lieux publics de la commune. Un agent municipal pointe du doigt le manque de moyens humains et la toxicité des produits fournis par la Drass.

La rentrée scolaire se rapprochant, cinq employés s’activent depuis hier à démoustiquer les 14 écoles primaires et crèches de Sainte-Suzanne. Munis de 10 pulvérisateurs dont 6 à moteur et 4 manuels, ils se sont déjà occupés de la moitié des établissements. Ils interviennent aussi chez les particuliers sur demande mais Daniel Belin, médiateur au service de l’environnement de la mairie, trouve que les agents sont trop peu nombreux pour traiter correctement la commune de 21 000 habitants. “Nous avons reçu un coup de main des travailleurs envoyés par les associations de défense de l’environnement, mais ce n’est pas assez. Nous avons besoin des renforts des agents de la Drass ou de celle de l’armée”, explique-t-il. Ayant atteint leurs quotas, services de l’environnement et technique ne peuvent plus avoir recours aux emplois aidés. Reste donc ces cinq “courageux” qui parcourent la ville avec des moyens dérisoires pour affronter l’ennemi public numéro un : l’aedes albopictus.

DOSAGE ET CONSÉQUENCES

“Les autorités se préoccupent essentiellement des zones les plus infestées et leur fournissent de gros moyens humains. Nous avons également besoin de ces aides”, poursuit l’agent communal. Les quartiers de Village-Desprez et de la Marine étant les plus touchés par le chikungunya, Daniel Belin demande à ce que les Sainte-Suzannois suivent scrupuleusement les consignes de prévention afin de limiter les dégâts et les interventions des agents. “Ces produits que nous pulvérisons sont très dangereux. Ils tuent toutes les espèces d’insectes. Ils rongent le plastique et un mauvais dosage peut avoir de graves conséquences”, fait-il savoir en montrant le bas de son pantalon et ses baskets, troués selon lui à cause de gouttes d’insecticides. Préconisant une lutte naturelle, le médiateur de l’environnement estime que “la Drass et les services de l’État camouflent des informations importantes au sujet des insecticides et du chikungunya. C’est pour cela que chacun doit y mettre du sien”. Une phrase qui résonne comme une sorte d’avertissement teintée de sous-entendus. À ne pas prendre à la légère.

M. Nourry

Imprimé via http://www.clicanoo.com
© 1998-2005, Journal de l'Ile de La Réunion
Article mis en ligne le 25 janvier 2006 - 07h20
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