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Lutte accrue contre l'épidémie du chikungunya à la Réunion

Le préfet de la Réunion Laurent Cayrel a annoncé jeudi un "renforcement très net des moyens" de lutte contre l'épidémie du chikungunya qui ne cesse de s'étendre dans l'île alors que les médecins accusent les autorités sanitaires de minimiser son ampleur.

Selon le dernier recensement de la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (Drass), 10.383 personnes, soit 3.000 de plus qu'à la fin décembre, ont été touchées par le virus du chikungunya apparu dans l'île en mars 2005, véhiculé par un moustique.

"L'épidémie n'a jamais été aussi active surtout dans l'est et le sud de l'île", selon la Drass qui juge nécessaire de "réadapter les système" de lutte concernant les opérations de démoustication : elles seront désormais "systématiques et massives, quartier par quartier".

Le préfet a annoncé la création de 11 brigades spéciales dont 4 seront composés de militaires, chargés de participer aux actions sur le terrain. Des agents, encadrés par les pompiers, seront également recrutés par les maires. "Depuis trois semaines, le repérage actif des cas est dépassé par l'ampleur des tâches", selon la Drass qui plaide pour une "mobilisation générale" de l'ensemble de la population.

Une "cellule de crise permanente" regroupant les autorités sanitaires, les sous-préfets, le rectorat, les pompiers et l'armée a par ailleurs été créée pour coordonner la collecte d'informations et les moyens de lutte sur le terrain.

En outre un million d'euros permettra de mener une campagne dans les médias écrits et audiovisuels. Selon les autorités sanitaires, seule la "lutte communautaire" de tous les Réunionnais permettra d'éliminer les gîtes de ponte des moustiques.

Le développement de l'épidémie a entraîné de vives critiques de la part des médecins généralistes qui ont accusé les services de l'Etat de sous-évaluer le nombre de malades.

"Le chiffre de 7.600 cas, donné début janvier pour tout le département, est un mensonge que nous espérons par omission", ont écrit une trentaine de médecins dans un communiqué publié jeudi dans la presse locale. Ils affirment que ce chiffre ne correspond qu'au nombre de malades du seul secteur de Saint-Louis (sud).

Le préfet a rappelé que les médecins étaient "la principale source d'information" des services sanitaires et leur a lancé un "appel solennel" pour communiquer le nombre de nouveaux cas à la Drass, ce que nombre d'entre eux reconnaissent ne pas faire.

AFP 19.01.06 | 15h57


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