~ Les Moustiques de La Réunion ~

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A La Réunion, on compte 13 espèces de Moustiques, dont une qui est endémique et qui vit dans les eaux saumâtres du littoral. Parmi elles, plusieurs espèces sont potentiellement dangereuses pour notre santé, car elles peuvent, en piquant, nous inoculer des maladies graves comme le paludisme, la fièvre jaune et la dengue.
Ce sont les Anopheles, les Culex et les Aedes. Ils appartiennent à la famille des Culicidae et à la sous-famille des Culicinae. On peut les reconnaître assez facilement grâce à leurs habitudes comportementales et écologiques, ainsi que par leurs structures externes (habitus). C'est ainsi que les Anopheles femelles ont les palpes aussi long que la trompe (proboscis) et l'abdomen faiblement recouvert d'écailles, tandis que les Aedes et les Culex ont, chez la femelle, les palpes plus courts que le proboscis et l'abdomen densément recouvert d'écailles plates. Le tableau de synthèse compare les différents genres.
 

Anopheles
Aedes
Culex
Dessins d'après Romain Girod de la DDASS

Les Anopheles
Biologie
Au repos, les Anopheles se tiennent la tête en bas et l'abdomen relevé, dans une attitude très caractéristique qui enlève tout doute sur l'identification. De plus, les espèces de ce genre ont une taille bien plus grande que celle des Aedes et des Culex.
La larve se tient horizontalement par rapport à la surface de l'eau, et les oeufs, très petits, forment des dessins géométriques.
Les larves, qui préfèrent une eau pure et ensoleillée, se développent mieux dans une eau tiède que froide. Les populations adultes fréquentent les milieux anthropisés.
 


Anopheles coustani
Larve

Anopheles coustani
Adulte
Maladies potentielles
A La Réunion 3 espèces d'Anophèles sont présentes : Anopheles arabiensis, Anopheles coustani et Anopheles gambiae.
L'espèce Anopheles gambiae est porteuse dans ses glandes salivaires des parasites du paludisme.
La DRASS mène une action constante depuis 1950 pour enrayer ce fléau. Les résultats obtenus ont été spectaculaires, puisque la maladie a été éradiquée, bien que de nombreuses personnes venant des zones impaludées d'Afrique, de Madagascar et des Comores séjournent dans l'île. Une brillante thèse de doctorat a été faite sur ce sujet par Romain Girod de la DRASSS.
Les autres maladies véhiculées par les Anopheles n'ont pas cours à La Réunion ((Encéphalomyélite, Filaires).
 
Les Aedes
Biologie
Au repos, les adules ont leur corps parallèle au support, comme d'ailleurs les Culex. Les oeufs, pondus isolément, sont très petits et flottent à la surface de l'eau grâce de petites vesicules emplies d'air. Ils peuvent aussi être pondus sur la terre où ils attendent pour se développer la montée du niveau de l'eau ou l'arrivée de la pluie. 
Au repos en surface, les larves adoptent une position oblique par rapport au plan d'eau. Elles ont un siphon respiratoire plus court que celui des Culex. Elles se tiennent surtout au fond de l'eau, cherchant leur nourriture dans la vase. A partir de la 3ème mue, elles peuvent se dévorer entre elles. Leur régime est carnassier. Il constitue en la collecte de petits animalcules qui vivent dans la vase. Leur résistance à la dessication est tout à fait remarquable. 
Maladies potentielles
Plusieurs espèces vivent à La Réunion : Aedes albopictus, Aedes aegypti et Aedes fowleri. Les adultes de Aedes albopictus piquent au crépuscule. Ils sont reconnaissables à leurs pattes annelées de blanc et de noir et transmettent le virus du Chikungunya 
En Afrique, Aedes aegypti est le vecteur de la "Fièvre Jaune" et aussi de la "Filaire de Bancroft". Fort heureusement, à La Réunion, nous sommes préservés de ces terribles maladies ! La Dengue est véhiculée par cette espèce et par Aedes albopictus. Depuis quelques mois, elle a été officiellement reconnue comme présente à La Réunion. 

Larves d'Aedes
 
 


Adulte Aedes

Les Culex
Biologie
Au repos, les adultes ont leur corps parallèle au support. Les femelles pondent leurs oeufs agglomérés en masse, formant une sorte de nacelle ou de barquette brune de 2 à 3 mm. de long, qui flotte à la surface de l'eau. Les larves ont un siphon respiratoire assez allongé, et se tiennent inclinée à 45 degrés par rapport à la surface. Elles se nourrissent de bactéries et de déchets végétaux qu'elles amènent jusqu'à leur appareil buccal grâce à des mouvements très rapides et incessants de leurs palpes labiaux. Elles restent la plupart du temps à la surface. Elles vivent dans des eaux troubles où abondent la nourriture.
 
Barquette d'oeufs 
Larves respirant 
en surface 
Très gros plan de la tête 
Nymphe 
Développement larvaire de Culex quinquefasciatus

Les deux espèces recensées sont Culex quinquefasciatus et Culex tigripes. Si la première est végétarienne et détritivore, la deuxième est une redoutable carnassière qui fait ses délices des larves de Culex quinquefasciatus.
 

Larve de Culex tigripes
dévorant une larve de 
Culex quinquefasciatus
Maladies potentielles
Actuellement et à ma connaissance, on ne connaît pas de maladies transmises par la piqûre de la femelle. Il n'en demeure pas moins que la piqûre reste douloureuse et peut déclencher chez certaines personnes des réactions d'allergie.

Tableau récapitulatif des espèces les plus présentes à La Réunion

Espèces
Vecteurs potentiels 
de maladies 
A La Réunion 
Anopheles arabiensis xx xx
Anopheles coustani xx xx
Anopheles gambiae Paludisme, Filaires Paludisme
Aedes albopictus Dengue, Chikungunya Dengue, Chikungunya
Aedes aegypti  Fièvre jaune, Dengue Denguex
Aedes fowleri xx xxxx
Culex quinquefasciatus xx xx
Culex tigripes xx xx
Culex univittatus xx xx

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