Caractères particuliers
des papillons nocturnes
- La grande majorité ne
vole que la nuit. Cependant de petites espèces volent le jour et
au crépuscule.
- Leurs antennes sont de formes
très variables, filiformes, pectinées, etc.
- Leurs ailes, au repos, sont horizontales.
. Les ailes antérieures
sont brunes et recouvrent les ailes postérieures.
. Les ailes postérieures
sont souvent parées de couleurs vives.
. Elles sont rattachées
l'une à l'autre, à leur base, par un système original
appelé "frein"
- Ils possèdent souvent
des organes tympanaux thoraciques ou abdominaux.
- Leurs chenilles s'entourent d'un
cocon protecteur avant de se chrysalider dans le sol.
- Certaines espèces font
leur cocon dans les branches des arbres ou entre deux feuilles.
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Anatomie des papillons nocturnes
La tête
Les Hétérocères
présentent des particularités qui leur sont propres :
. Les antennes ont
des formes très différentes (filiformes, pectinées,
etc).
. Des ocelles sont
présents chez de nombreuses familles, dont les Pyralidae et les
Crambidae.
. L'appareil buccal
peut être affublé de palpes maxillaires que l'on ne retrouve
jamais chez les Rhopalocères et chez les macros-Hétérocères
comme les Noctuidae, Sphingidae, Geometridae, etc.
. Des protubérences
appelées chaetosemata.
. Les palpes labiaux,
toujours présents, sont parfois très allongés (sous-Famille
des Hypeninae) ou très réduits (certaines espèces
de Pyralidae)
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d'après "Der Kosmos-Schmetterlingsführer, Novak et Severa |
. Chez les Attacidae
(ex Saturnidae), qui ne sont pas représentés à La
Réunion, les papillons adultes, qui sont parmi les plus grands au
monde, ne possèdent pas d'appareil buccal. Ils vivent sur les réserves
accumulées à l'état de chenille.
Tous ces caractères sont
très précieux pour les systématiciens. Ils servent,
avec plusieurs autres indices, à déterminer les familles
et les sous-familles.
Le thorax
Il porte trois paires de pattes fonctionnelles, deux paires d'ailes et, chez certaines familles (Noctuidae Trifides et Quadrifides), des tympans latéraux métathoraciques qui émettent et perçoivent des ultras-sons . Ils sont émis et reçus pour la localisation nocturne, à la manière d'un radar, et pour rechercher le partenaire sexuel (10 Kz à 150 Khz). D'autres, ont leurs tympans situés sur le premier segment abdominal, soit ventralement (Famille des Géométridae), soit latéralement (Familles des Crambidae et des Pyralidae). |
d'après "Der Kosmos-Schmetterlingsführer, Novak et Severa |
Couplage des ailes
.Les ailes antérieures et
postérieures sont attachées l'une à l'autre par un
frein, sorte de petit manchon, ou rétinacle, issu du bord costal
de l'aile antérieure, dans lequel vient s'insérer un poil
robuste et épais, issu de la base du bord antérieur de la
cellule discoïdale de l'aile postérieure (la cellule discoïdale
est cet espace à partir duquel la plupart des nervures sont issues).
Ces formations servent aussi à
déterminer le sexe de l'individu. On ne retrouve pas ces caractères
chez les Rhopalocères.
Chez la femelle, le rétinacle
ou manchon, est remplacé par une brosse de poils dans laquelle viennent
s'agripper 2 à 3 poils issus de l'aile postérieure. Ce système
d'attache, qui est souple, assure une parfaite synchronisation de chaque
paire d'ailes.
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Nervation alaire
Les ailes sont parcourues par un ensemble de nervures creuses dans lesquelles circule le sang ou hémolymphe. Elles soutiennent les ailes et servent à l'identification des familles et des sous-familles. Elles peuvent être, soit issues librement de la cellule discoïdale, soit connées (fusion à la base) ou tigées à la manière d'une branche (R2+R3+R4+R5). Les nervures des ailes antérieures ne sont pas identiques en nombre et localisation à celles des ailes postérieures (Hétéroneures). Les Homoneures (qui sont des Hétérocères très primitifs) ont la nervation identique aux deux paires d'ailes, mais ils ne sont pas présents à La Réunion. Chaque nervure est identifiée soit par un numéro (notation de Herrich.Schaeffer), soit par un nom (notation de Comstock-Needam). Ici est privilégié la deuxième solution. |
Nervation type d'une Noctuelle Quadrifide |
Dessins des ailes
Les écailles qui recouvrent les ailes antérieures
et postérieures forment des lignes et des taches qui ont été
répertoriées et qui servent à décrire les espèces.
Elles sont plus ou moins visibles, selon les genres et les espèces.
L'angle extérieur de l'aile s'appelle l'apex,
et l'angle inférieur, le tornus. On parlera du bord antérieur
et du bord postérieur de l'aile.
1- Demi-ligne
2- Ligne ou bande antémédiane 3- Tache costale 4- Ombre médiane 5- Ligne ou abande postmédiane 6- Points costaux 7- Bande submarginale 8- Ligne antémarginale 9- Ligne marginale 10- Strie basale 11- Traits sagittés 12- Traits internervuraux 13- Tache réniforme 14- Tache claviforme 15- Tache orbiculaire |
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Les pattes
Elles comprennent le fémur, le tibia, le tarse
(comprenant un maximum de 5 articles) et la griffe tarsique. Des processus
intermédiaires assurent la mobilité des différentes
parties de la patte (Eucoxa et Méron, Trochanter). Des épines
tibiales (Epiphyse ou Strigil, Eperons et Griffe), sont souvent de bons
indicateurs des genres et des espèces.
L'abdomen
Il comprend 10 articles portant chacun des orifices respiratoires
(stigmates) latéraux . Il renferme un vaisseau sanguin dorsal, une
chaîne ganglionnaire ventrale, des organes liés à la
digestion et à l'excrétion et les organes génitaux.Le
dernier segment est très modifié et fait partie de la structure
génitale.
Structures génitales
Elles sont référencées par rapport
aux Lépidoptères ditrysiens, c'est à dire ayant 2
orifices génitaux distincts, l'un pour l'accouplement et l'autre
pour la ponte. Ce qui est présenté ici est valable aussi
pour les Rhopalocères avec, cependant quelques petites différences
au niveau de certaines formations comme l'uncus (super uncus chez les Rhopalocères).
Elles sont le moyen le plus sûr pour déterminer
les espèces et situer les genres. En effet, tous les individus d'une
même espèce ont les mêmes structures génitales
tant chez le mâle que chez la femelle. C'est donc un critère
très précieux qui, hélas, n'est pas exploité
comme il se doit, ce qui peut occasionner bien des erreurs, surtout chez
certains genres dont les espèces présentent un habitus très
proche.
Genitalia du mâle
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d'après Bayard, Encyclopédie entomologique Ed. Lechevallier |
Les différentes pièces génitales
qui entourent le pénis, ou "edeage", portent un nom précis.
Sur ces structures sont insérés des muscles qui servent à
l'accouplement. Lors de l'accouplement, la femelle est fermement maintenue
en place par trois processus externes du mâle; un crochet ("l'uncus")
et deux plaques génitales latérales ("les valves").
L'uncus, sorte de crochet, s'insère entre les
deux derniers "urites" de la femelle, tandis que les "valves" assurent
un maintien latéral. Le mâle, alors, insère son "edeage"
dans l'orifice de copulation de la femelle ou "ostium bursae" et injecte
ses spermatozoïdes par le truchement d'un "spermatophore" gelatineux
qui les contient. Ce dernier glisse dans un canal appelé le "ductus
bursae", jusqu'à la "bourse copulatrice" de la femelle.
L'accouplement est long et peut durer plusieurs heures.
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Genitalia de la femelle
La structure génitale de la femelle comprend des
pièces externes plus ou moins sclérifiées que l'on
appelle les plaques anté et postvaginales. Elles entourent l'orifice
de copulation, ou "ostium bursae". De cet orifice génital part un
conduit interne plus ou moins long et plus ou moins complexe, le "ductus
bursae" qui aboutit à une sorte de grand sac appelé "bourse
copulatrice". Sa forme est généralement oblongue, mais elle
peut prendre des formes multiples, avec des diverticules plus ou moins
longs et plus ou moins sclérifiés. Les parois de la bourse
peuvent être minces ou épaisses et portent parfois des épines
("signum") ou des zones sclérifiées garnies d'épines
nombreuses plus ou moins fortes appelées "laminae dentatae".
De la "bourse copulatrice" ou du "ductus bursae" est
issu un très fin conduit qui aboutit aux ovaires. Il permet aux
spermatozoïdes de migrer de la "bourse" pour féconder les ovules.
Lors de l'étude des genitalia de la femelle, on observe souvent
des vestiges de "spermatophores", résultat de plusieurs accouplements
de la femelle durant sa vie assez éphémère qui dure
environ 3 semaines.
La ponte se fait par l'orifice de ponte qui est encadré
par deux processus appelés "lobes de l'oviporus". Ces lobes membraneux
sont couverts de poils sensitifs très nombreux qui aident la femelle
à positionner ses oeufs sur la feuille de la plante hôte lors
de la ponte.
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Quelques remarques sur les papillons
nocturnes de La Réunion
- On dénombre actuellement
465 espèces de papillons de nuit, dont 30 % sont endémiques
de La Réunion.
- Les espèces sont essentiellement
d'origine africano-malgache. les autres sont migratrices et à vaste
répartion géographique.
- Un apport non négligeable
d'espèces à vaste répartition géographique,
voire cosmopolite, souvent considérées comme des espèces
nuisibles à l'agriculture, est une des conséquences des importations
végétales liées au commerce international.
- Toutes les familles d'Hétérocères
ne sont pas représentées à La Réunion (Attacidae,
Lasiocampidae, Notodontidae, Zygaenidae, entre autres).
- Quelques genres sont endémiques
de La Réunion ou des Mascareignes (le genre
Borboniella chez
les Tortricidae, par exemple). Cela est du à l'insularisme
de l'île et à son éloignement des côtes malgaches
et africaines.
- Plusieurs vecteurs ont favorisé la venue de
l'entomofaune sur l'île. Ce sont, par ordre d'importance, les vents
dominants provenant des côtes malgaches (dont les vents des cyclones),
la migration des oiseaux et les bois flottant à la dérive.
Mais de nombreuses interrogations demeurent, car les hypothèses
formulées ci-dessus, n'expliquent pas tout et sont loin de donner
des réponses satisfaisantes.
- Très peu d'entomologistes, vivant à La
Réunion, consacrent leurs efforts à la découverte
de la Lépidoptérofaune réunionnaise, mis à
part ceux qui étudient les espèces nuisibles aux cultures.
De ce fait, aucun organisme, association ou musée, ne possède
des collections de référence sur l'ensemble des papillons
de nuit. Encore plus grave et inquiétant, actuellement, et ce jusqu'à
preuve du contraire, aucune personne n'est à même de déterminer
les espèces et, de ce fait, pouvoir découvrir et décrire
de nouvelles espèces.
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