~ Pierre Viette ~
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Spécialité : Les Lépidoptères diurnes et nocturnes


Pierre Viette 
à son bureau 
au MNHNP

Il suffit de se rendre au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris et de parcourir les collections d'insectes du monde entier (plus de 100.000 boîtes), pour se rendre compte de l'immense travail de Pierre Viette pour déterminer, présenter, classifier, conserver et protéger ce patrimoine biologique unique au monde. A ce travail de titan, s'ajoutent les centaines de publications qu'il a fait paraître depuis qu'il est entré au sein de cette vénérable institution à la fin de la 2ème guerre mondiale, en 1945.

Son parcours
- Né en 1921, il passe ses grades universitaires à la Faculté des Sciences de Dijon et entre au MNHNP (Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris) comme assistant de recherche de l'éminent Professeur R. Jeannel.
Il approfondit ses connaissances entomologiques en étudiant les travaux du Professeur Dr. E. M. Hering (Zoologishes Museum, Berlin, 1980, Faune de Madagascar 53 : [II]) et en allant s'inspirer des méthodes du célèbre British Museum de Londres (R. Paulian, 1990, loc. cit. : 4).
De retour au MNHNP, il entreprend de réorganiser les collections lépidoptérologiques. En particulier il recherche parmi des milliers d'insectes tous les types qui ont servi à la description des nouveaux taxa depuis la fin du 18ème siècle. Rassemblés et catalogués, ils sont préservés dans des armoires spéciales, bien à l'abri des ravages du temps, des mains malhabiles, et à la disposition des chercheurs du monde entier.
- En 1962, il obtient le grade de Docteur en Sciences naturelles, en présentant une thèse magistrale sur les Noctuidae trifides de Madagascar. Ce travail monumental (825 pages) sera publié en 3 volumes en 1963, 1965 et 1967.
- En 1978,  il reçoit le Prix et la Médaille Karl Jordan des USA pour ses travaux entomologiques. Il n'est pas oublié par son pays et est Lauréat de l'Académie des Sciences de Paris.
- En 1982 il devient Directeur du Laboratoire d'Entomologie du Muséum, fonction qu'il conservera jusqu'à sa retraite en 1988. Bien qu'ayant quitté le Muséum, il continue depuis à publier de nombreuses nouvelles espèces, à rédiger des ouvrages de synthèse et à faire partie de ces comités de lecture, qui évitent de publier des erreurs scientifques.....
- En Avril 2011, il quitte ce monde pour rejoindre son épouse décédée deux ans avant lui.

Son oeuvre
- Pierre Viette a contribué largement à faire connaître, au niveau mondial, l'intérêt de l'étude des structures génitales des Lépidoptères pour leur détermination et leur classification, base de toute étude sérieuse de ces insectes.
- Comme spécialiste des Hétérocères, il a été un des premiers à utiliser le piégeage lumineux nocturne pour attirer les insectes, en se servant de lampes à vapeur de mercure alimentées par un groupe électrogène.
- Ses nombreuses expéditions scientifiques de plusieurs mois dans la région malgache demandaient, outre de solides connaissances scientifiques, une forme physique de première qualité pour grimper les pentes raides des forêts primaires de Madagascar, de La Réunion et des Comores à une époque où les routes goudronnées n'étaient pas de règle !.
- En passant toute sa vie au  service du MNHNP, il a eu l'occasion de travailler avec les spécialistes des muséums internationaux du monde entier, participer à de nombreux colloques et congrès entomologiques, et aborder bien des aspects de l'entomologie qui ne se rattachent pas qu'aux Lépidoptères.
- Son nom est lié aussi à des régions qui lui tiennent particulièrement à coeur : Madagascar, les îles de l'archipel des Mascareignes, celles de l'Archipel des Comores, et les Seychelles. Dans ces îles lointaines, difficilement accessibles à l'époque, nos connaissances des insectes étaient très fragmentaires.
- Pierre Viette, tout au long de sa carrière a décrit des centaines de nouvelles espèces. Parmi ses publications de synthèse il faut citer ses deux catalogues sur les Hétérocères de Madagascar et de l'île de La Réunion. La liste des publications citée en exemple ne concerne que l'île de La Réunion et ne reflète donc en aucun cas l'ensemble de ses travaux.

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